Partir vers un eldorado : la « diaspora » grecque en Méditerranée occidentale à l’époque archaïque (VIIIe-VIe s. av. J.-C.) ♿
Sandra Péré-Nogues
Maîtresse de conférences en histoire ancienne
Dans le Phédon, Platon décrivait les Grecs installés de la mer Noire au détroit de Gibraltar comme « des fourmis ou des grenouilles autour d’un marécage » (Phédon, 109b). La formule rend bien compte de la "diaspora", pour ne pas dire la « colonisation », par les Grecs de larges territoires, notamment vers l’ouest du bassin méditerranéen. Ce phénomène d’essaimage est aujourd’hui au cœur de nombreux débats entre historiens et archéologues : des questions chronologiques aux premières formes d’habitat, de la nature des premiers contingents qui se sont risqués au départ jusqu’aux transferts des dieux et de leurs cultes, autant de thématiques qu’il s’agira d’aborder à partir des sources historiques, épigraphiques et archéologiques dont nous disposons. L’objectif sera de comprendre les raisons pour lesquelles des hommes et des femmes ont quitté leur pays d’origine, et de mettre en relief les enjeux sur le long terme de ce processus migratoire.
Mercredi 7 juin, de 18h à 19h30. Billets gratuits disponibles en ligne à partir du 9 mai.
Maîtresse de conférences en histoire ancienne
Dans le Phédon, Platon décrivait les Grecs installés de la mer Noire au détroit de Gibraltar comme « des fourmis ou des grenouilles autour d’un marécage » (Phédon, 109b). La formule rend bien compte de la "diaspora", pour ne pas dire la « colonisation », par les Grecs de larges territoires, notamment vers l’ouest du bassin méditerranéen. Ce phénomène d’essaimage est aujourd’hui au cœur de nombreux débats entre historiens et archéologues : des questions chronologiques aux premières formes d’habitat, de la nature des premiers contingents qui se sont risqués au départ jusqu’aux transferts des dieux et de leurs cultes, autant de thématiques qu’il s’agira d’aborder à partir des sources historiques, épigraphiques et archéologiques dont nous disposons. L’objectif sera de comprendre les raisons pour lesquelles des hommes et des femmes ont quitté leur pays d’origine, et de mettre en relief les enjeux sur le long terme de ce processus migratoire.
Mercredi 7 juin, de 18h à 19h30. Billets gratuits disponibles en ligne à partir du 9 mai.
Le grand voyage d'Homo sapiens à travers les continents ♿
Nicolas Teyssandier
Chargé de recherche au CNRS - UMR 5608 TRACES
Avec Homo sapiens et pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, tous les continents et pratiquement tous les espaces habitables de la terre vont être peuplés. Nous essaierons de comprendre comment Sapiens s’est approprié l’espace de notre planète pour en peupler les moindres recoins, s’adaptant au fil du temps à des paysages, des climats et des écosystèmes si différents et innovant sans cesse en développant des cultures singulières.
Mercredi 28 juin, de 18h à 19h30. Billets gratuits disponibles en ligne à partir du 29 mai.
Chargé de recherche au CNRS - UMR 5608 TRACES
Avec Homo sapiens et pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, tous les continents et pratiquement tous les espaces habitables de la terre vont être peuplés. Nous essaierons de comprendre comment Sapiens s’est approprié l’espace de notre planète pour en peupler les moindres recoins, s’adaptant au fil du temps à des paysages, des climats et des écosystèmes si différents et innovant sans cesse en développant des cultures singulières.
Mercredi 28 juin, de 18h à 19h30. Billets gratuits disponibles en ligne à partir du 29 mai.

La nécropole préromaine et l’église wisigothique de la Silla del Papa (crédit photographique : C. Calastrenc et N. Poirier, TRACES)
Le détroit de Gibraltar, carrefour de migrations de la protohistoire au Moyen Âge ♿
Pierre Moret
Directeur de Recherche au CNRS, UMR 5608 TRACES
Lieu où les continents africain et européen se rapprochent à moins de 15 km, le détroit de Gibraltar n’a jamais cessé d’être parcouru par des migrants, des marchands, des pirates ou des conquérants. La fouille du site de hauteur de La Silla del Papa, qui domine le détroit au-dessus de la ville romaine de Baelo Claudia, est un observatoire exceptionnel de ces mouvements de populations.
Dès le IXe siècle avant notre ère, c’était une vaste agglomération dont les habitants furent en contact avec les premiers colons phéniciens, avant de recevoir les influences des Carthaginois, puis du conquérant romain. Des textes nous apprennent aussi que des Lusitaniens, lors de leurs raids en Maurétanie, y avaient leurs quartiers, et une inscription magique récemment découverte révèle la présence d’individus parlant le grec. Abandonné sous le règne d’Auguste, le site fut réoccupé à l’époque wisigothique, puis connut un dernier apport de population avec la conquête arabo-berbère. Sur ce site exceptionnel, l’archéologie montre que les flux de population et la variété des apports culturels ont débouché sur la formation d’une communauté aux traits puissamment originaux.
Rediffusion disponible en ligne.
Directeur de Recherche au CNRS, UMR 5608 TRACES
Lieu où les continents africain et européen se rapprochent à moins de 15 km, le détroit de Gibraltar n’a jamais cessé d’être parcouru par des migrants, des marchands, des pirates ou des conquérants. La fouille du site de hauteur de La Silla del Papa, qui domine le détroit au-dessus de la ville romaine de Baelo Claudia, est un observatoire exceptionnel de ces mouvements de populations.
Dès le IXe siècle avant notre ère, c’était une vaste agglomération dont les habitants furent en contact avec les premiers colons phéniciens, avant de recevoir les influences des Carthaginois, puis du conquérant romain. Des textes nous apprennent aussi que des Lusitaniens, lors de leurs raids en Maurétanie, y avaient leurs quartiers, et une inscription magique récemment découverte révèle la présence d’individus parlant le grec. Abandonné sous le règne d’Auguste, le site fut réoccupé à l’époque wisigothique, puis connut un dernier apport de population avec la conquête arabo-berbère. Sur ce site exceptionnel, l’archéologie montre que les flux de population et la variété des apports culturels ont débouché sur la formation d’une communauté aux traits puissamment originaux.
Rediffusion disponible en ligne.
Visibilité et invisibilité des migrations en Méditerranée aux 7e et 6e millénaires avant notre ère ♿
Thomas Perrin
Directeur de recherche au CNRS - Directeur adjoint de l'UMR 5608 TRACES
Durant les 7e et 6e millénaires avant notre ère, l’aire méditerranéenne est affectée par de nombreux bouleversements dans le mode de vie des groupes humains, en parallèle de changements importants dans les écosystèmes. À la fin du 7e millénaire, les vestiges matériels laissés par ces groupes humains témoignent d’une diffusion extrêmement rapide de divers procédés techniques sur l’ensemble de la Méditerranée occidentale. Ces changements sont à la fois si rapides et si homogènes sur l’ensemble de l’aire géographique que l’on peut y supposer un possible déplacement de populations, ce que semblent pouvoir confirmer quelques récents indices paléogénétiques. Mais c’est surtout la diffusion du Néolithique, depuis le Proche-Orient jusqu’à l’Atlantique, qui va constituer une vague migratoire majeure quelques siècles plus tard. Ce bouleversement fondamental des modes de vie entraîna la disparition du monde des chasseurs collecteurs semi-nomades au détriment de l’émergence de celui des agropasteurs sédentaires, monde basé sur un nouveau rapport à la nature dont nous sommes aujourd’hui encore les héritiers directs.
Rediffusion disponible en ligne.
Directeur de recherche au CNRS - Directeur adjoint de l'UMR 5608 TRACES
Durant les 7e et 6e millénaires avant notre ère, l’aire méditerranéenne est affectée par de nombreux bouleversements dans le mode de vie des groupes humains, en parallèle de changements importants dans les écosystèmes. À la fin du 7e millénaire, les vestiges matériels laissés par ces groupes humains témoignent d’une diffusion extrêmement rapide de divers procédés techniques sur l’ensemble de la Méditerranée occidentale. Ces changements sont à la fois si rapides et si homogènes sur l’ensemble de l’aire géographique que l’on peut y supposer un possible déplacement de populations, ce que semblent pouvoir confirmer quelques récents indices paléogénétiques. Mais c’est surtout la diffusion du Néolithique, depuis le Proche-Orient jusqu’à l’Atlantique, qui va constituer une vague migratoire majeure quelques siècles plus tard. Ce bouleversement fondamental des modes de vie entraîna la disparition du monde des chasseurs collecteurs semi-nomades au détriment de l’émergence de celui des agropasteurs sédentaires, monde basé sur un nouveau rapport à la nature dont nous sommes aujourd’hui encore les héritiers directs.
Rediffusion disponible en ligne.